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La pair-aidance

Temps de lecture : 3 min

La pair-aidance repose sur l’idée qu’une personne présentant une situation particulière développe un « savoir expérientiel ». Il peut alors mobiliser ses compétences et transmettre son expérience pour aider une autre personne dans une situation semblable ou comparable.

Concept général

La pair-aidance repose sur l’idée qu’une personne présentant une situation particulière (en psychiatrie, une personne ayant présenté des troubles psychiques) développe un « savoir expérientiel », une « expertise d’usage », c’est-à-dire un ensemble de compétences techniques acquises du fait de cette situation.

Le pair-aidant peut mobiliser ses compétences et transmettre son expérience pour aider une autre personne qui est dans une situation semblable ou comparable mais moins expérimentée dans un domaine spécifique. La pair-aidance peut ainsi se concevoir entre personnes en situation de handicap ou malades, ainsi qu’entre proches aidants : familles, amis.

La pair-aidance peut concerner tous les sujets  : la vie quotidienne, la vie personnelle, la vie sociale, le travail, le logement, les déplacements, l’accessibilité. 

Les personnes qui aident peuvent avoir plusieurs noms : pair-aidant, pairémulateur, travailleur-pair, médiateur-pair, expert d’usage etc. Si chaque terme présente certaines nuances, il y a toujours le principe d’un transfert d’expériences entre des personnes ayant un vécu semblable, comparable et l’idée de sortir d’un schéma d’assistance.

En pratique

Les missions d’un pair-aidant selon Lucille Zolla, pair-aidante sur un service d’intervention précoce (C’JAAD, GHU Paris psychiatrie et neurosciences) :

  • Parler de rétablissement en donnant de l’espoir mais en conservant un regard objectif sur les possibles rechutes. Le rétablissement n’est pas linéaire,
  • Apprendre à reconnaître les symptômes pour prendre les traitements si besoin quand c'est nécessaire, et être le plus autonome possible sur la prise de traitement avec l'aide d'un médecin ou d'un infirmièr·e,
  • Accompagnement après une annonce diagnostique pour permettre une meilleure acceptation et éviter l'auto-stigmatisation,
  • Améliorer l'insight sur la reconnaissance des troubles,
  • Aider à l'alliance thérapeuthique avec l’équipe, 
  • Favoriser l'empowerment : redonner confiance en son pouvoir d'agir et son autonomie,
  • Redonner espoir et confiance en soi,
  • Parler des projets et accompagner la personne dans la mise en place de ces projets : élément nécessaire au rétablissement selon Lucille,
  • Expliquer et orienter vers les associations d'usagers existantes,
  • Travailler en équipe pluridisciplinaire pour le mieux-être du patient.

RESSOURCES