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Pourquoi agir tôt ?

Temps de lecture : 2 min

Les programmes de détection et intervention précoces en psychiatrie se développent de plus en plus dans le monde et sont ciblés notamment sur la psychose. Leur efficacité dans l’amélioration du pronostic fonctionnel a été démontrée à maintes reprises depuis une vingtaine d’années. Parmi leurs résultats, on note une réduction du taux de transition vers un état psychotique établi de 10 à 15%.  

Qu'est ce qu'"agir" ?

La psychiatrie se trouve dans la situation de l’oncologie il y a vingt ans.

Il est aujourd’hui démontré qu’une prise en charge précoce permet une rémission de qualité, voire une prévention de pathologies chroniques ayant un retentissement fonctionnel sévère.

Aujourd’hui, le retard de prise en charge en psychiatrie est considérable : le retard diagnostique engendre des prises en charge plus lourdes et des conséquences sur le fonctionnement notamment socioprofessionnel plus marquées. La « durée de psychose non traitée » ou DUP (duration of untreated psychosis) est l’indicateur direct du retard de prise en charge et est inversement corrélée au pronostic.

L’objectif des programmes de détection et intervention précoces est d’identifier les prodromes et les premiers symptômes, dans le but de définir un état à risque ou non, et de proposer des actions de prévention adaptées au profil de chacun pour améliorer le pronostic symptomatique et fonctionnel comme la qualité de vie et l’insertion socio-professionnelle. 

En plus d’une prise en charge médicale par un psychiatre qui identifiera les symptômes et le diagnostic, c’est toute une équipe pluridisciplinaire qui prendra en charge le jeune. 

Parmi ces professionnels, un case manager est désigné pour accompagner le jeune dans les soins, l’objectif étant de l’aider à avancer mais aussi à comprendre les différents types d’interventions qui lui seront proposés, et de s’assurer de leur mise en place. 

En parallèle des symptômes psychiatriques débutants, la prise en charge des comorbidités fait partie intégrante de l’intervention précoce, à commencer par la prise en charge en addictologie. 

Qu'est ce que "tôt" ?

Il a été démontré qu’en psychiatrie, comme dans toute autre spécialité médicale, une prise en charge précoce des symptômes permet d’améliorer la qualité de la rémission et de réduire les risques d’instauration d’une maladie chronique. 

L’identification de symptômes prodromiques aspécifiques ou de symptômes plus spécifiques peut être réalisée par une équipe de soins spécifiquement formée. L’entrée dans les soins peut se faire à plusieurs moments : 

  • Une action préventive peut être mise en place dès la phase prodromique chez les patients présentant un état mental à risque ou ultra haut risque de psychose (UHR), et permettra de réduire le risque de transition vers la psychose. 
  • Après un premier épisode psychotique, une action préventive et interventionnelle permettra de surveiller l’évolution des symptômes, d’en réduire le retentissement fonctionnel et prévenir l’entrée dans un trouble chronique. 

Ainsi, l’évolution linéaire des troubles, jusque-là admise, n’est plus une fatalité.

Dès la phase prodromique, les symptômes s’accompagnent d’un déficit fonctionnel !

Le déficit fonctionnel peut toucher différentes fonctions : la mémoire, l’attention, les fonctions exécutives, la cognition sociale notamment. L’intensité des difficultés varie selon le stade de la maladie et les individus, mais peut présenter un réel obstacle dans la vie quotidienne à terme, notamment sur le plan professionnel.

La prise en charge précoce du déficit fonctionnel permettra d’éviter leur impact et de réduire la durée des difficultés qu’ils génèrent.

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