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Est-ce grave d'aller voir un psy ?

Temps de lecture : 3 min

La psychiatrie souffre de nombreuses idées reçues… Malheureusement, cette mauvaise presse freine les jeunes à aller consulter et limite l'accès aux soins entrainant des pertes de chance car consulter tôt et bénéficier d'une prise en charge adaptée, dès l'apparition des premiers signes peut être déterminant sur l'évolution d'un trouble psychique et une trajectoire de vie.

Revenons donc sur certaines d'entre elles.

Il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé
Albert Einstein

« Ca va aller... mais il faut te bouger un peu »

On entend souvent dire à une personne qui souffre ou ne va pas bien moralement : « Bouge toi ! » ? Mais vous viendrait-il à l'idée de dire « bouge toi ! » à une personne qui s'est cassé la jambe ? Probablement pas, car la personne n’y est pour rien et que sa situation nécessite une aide médicale extérieure. C’est exactement la même chose quand on souffre de symptômes psychiques. La meilleure réponse face à quelqu'un·e qui exprime une souffrance est donc d'accueillir ses mots sans jugement et de l'inviter à consulter un·e professionnel·le de santé.

Mieux vaut consulter pour rien, que laisser évoluer une gêne qui pourrait être efficacement traitée.

En cas de souffrance psychique, il est toujours préférable d’avoir un avis médical psychiatrique.

Si il·elle consulte un psy, il·elle va « rentrer dans un engrenage »

La plupart des personnes qui ont consulté en psychiatrie à un moment de leur vie, n’en ont plus eu besoin par la suite. Une équipe soignante a pour but de donner à la personne qui consulte, les outils pour continuer au mieux sa vie de manière autonome.

Si il·elle consulte, il·elle va devoir prendre des médicaments

Aller consulter ne veut pas dire qu’il y aura une prescription de médicament.

Il y a d’autres façons de prendre en charge un trouble psychique. Mais si un médicament est prescrit, c’est qu’il est justifié. Face à une maladie somatique a une maladie somatique, (mal de tête, diabète, cancer, troubles cardiaques), on accepte généralement le traitement médicamenteux. Pourquoi serait-ce différents pour une maladie du cerveau ? Les traitements pour les maladies psychiques sont évalués pour leurs indications et leur efficacité de la même manière que les traitements pour les maladies somatiques.

De plus, est souvent rapportée une crainte de perdre sa personnalité si un traitement médicamenteux est suivi.

Il est important de garder à l'esprit qu'à l'instar du Doliprane dont l'objectif est d'atténué des douleurs ou de faire tomber la fièvre, un traitement psychotrope a pour objectif d'éliminer des symptômes envahissants (anxiété, hallucinations, idées noires, etc.), il ne modifie en rien la personnalité d'une personne.

La psychiatrie, c'est pour les fous !

La psychiatrie, le psychiatre et les maladies psychiatriques sont souvent stigmatisés, car renvoyés à la folie, à une prise en charge asilaire, associés à des traitements qui ralentissent, qui font baver, etc...

Le·la psychiatre est souvent imaginé·e comme un vieux médecin cruel et tortionnaire, dénué d'empathie, taiseux, à la prescription médicamenteuse facile.

C’est un vrai problème avec lequel il faut lutter quotidiennement.

La psychiatrie d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celle d’il y a 50 ans.

On est au XXIème siècle, tout a évolué, même la psychiatrie ! Sachez que la grande majorité des soins psychiatriques se fait en consultation, que la psychiatrie d'aujourd'hui est dans une démarche d'"aller vers" et ne nécessitent pas d’hospitalisation, et que les traitements ne sont pas uniquement médicamenteux contrairement à ce que la majorité des gens pense.

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