Julie Dachez - "Je suis autiste Asperger et je vous explique ce que c'est"
Dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux, Julie Dachez, psychologue sociale et militante pour les droits des personnes autistes, prend la parole pour expliquer ce qu’est l’autisme Asperger. Avec calme et clarté, elle partage sa propre expérience, celle d’une femme diagnostiquée tardivement, et met en lumière les spécificités de l’autisme au féminin, encore trop peu reconnues. Une vidéo essentielle pour mieux comprendre les réalités souvent invisibles des troubles du spectre de l’autisme (TSA).
Un autisme "invisible", mais bien réel
Julie Dachez l’explique d’entrée : « on ne voit rien », et c’est justement là que réside le problème. Son apparente adaptation masque un quotidien marqué par la fatigue sociale, les difficultés d’interactions, l’hypersensibilité et un fort besoin de routines. Comme de nombreuses femmes autistes, elle a longtemps camouflé ses difficultés, compensant pour « passer inaperçue ».
Ce phénomène d’autisme camouflé, fréquent chez les filles et les femmes, contribue largement au retard de diagnostic, voire à l’absence totale de reconnaissance du trouble. Julie insiste : « je ne suis pas timide ni introvertie : je suis autiste ». Un rappel fort, qui permet de différencier des traits de personnalité d’un véritable trouble neurodéveloppemental.
Autisme au féminin : des spécificités ignorées
Le diagnostic des TSA repose encore trop souvent sur des critères cliniques développés à partir d’observations chez des garçons. Résultat ? Les femmes et les filles autistes passent souvent sous les radars, ou sont diagnostiquées à l’âge adulte, souvent après des années d’errance psychologique, d’incompréhension ou de souffrance silencieuse.
Julie Dachez revient sur l’importance de former les professionnels à ces spécificités. Elle dénonce les clichés : « une personne autiste, ce n’est pas forcément un génie en mathématiques ou quelqu’un de replié sur lui-même ». C’est parfois une femme, brillante, sociable en apparence, mais profondément en difficulté pour décoder les codes sociaux, gérer ses émotions ou faire face aux imprévus du quotidien.
Briser la stigmatisation
Ce témoignage est aussi un acte militant. Julie Dachez souhaite changer le regard porté sur l’autisme, encore trop souvent associé à des stéréotypes déshumanisants. Elle plaide pour une société plus inclusive, plus informée, et moins jugeante, dans laquelle chacun pourrait vivre avec ses particularités sans être contraint de les dissimuler.
Son message ? « Je suis autiste, et je vais bien ». Elle invite à sortir d’une vision pathologisante de l’autisme, pour mettre l’accent sur les forces, les besoins spécifiques, et surtout, la diversité des profils.