Les Maux Bleus - Après toi, le déluge - Stress post-traumatique
Macha est une jeune femme au parcours bouleversant et inspirant. Victime de violences sexuelles à plusieurs reprises, d’abord durant son enfance puis pendant ses années d’études, elle a développé un syndrome de stress post-traumatique (TSPT), un trouble psychique encore trop souvent invisibilisé.
Mais Macha a transformé sa souffrance en force. Pour briser les silences et aider d'autres jeunes confronté·es à des traumatismes, elle cofonde HelloPsycho, une plateforme de ressources en santé mentale pensée pour les jeunes générations.
Dans ce nouvel épisode du podcast Les Maux Bleus, elle partage avec pudeur et détermination son expérience du TSPT, le difficile chemin vers le soin, et son engagement pour rendre la santé mentale plus accessible, plus humaine, et surtout, moins stigmatisée.
Stress post-traumatique | Après toi, le déluge
Qu’est-ce que le trouble de stress post-traumatique (TSPT) ?
Le stress post-traumatique est un trouble anxieux sévère qui peut apparaître après l’exposition à un événement traumatique, c’est-à-dire un événement menaçant la vie ou l’intégrité physique ou psychique de soi-même ou d’autrui.
Initialement identifié chez les anciens combattants, il est aujourd’hui reconnu dans de nombreux contextes : violences sexuelles, accidents, harcèlement, maladies graves, deuils soudains, etc.
Selon le DSM-5, le diagnostic de TSPT repose sur quatre grandes catégories de symptômes persistants :
- Revécu (flashbacks, cauchemars, pensées intrusives),
- Évitement (refus de penser ou de parler de l'événement, isolement),
- Altérations cognitives et émotionnelles (culpabilité, honte, perte d’intérêt, troubles de la mémoire),
- Hyperactivation physiologique (sursauts, irritabilité, troubles du sommeil, vigilance excessive).
Un traumatisme, mille visages
Chaque personne réagit différemment à un événement traumatique. Certains peuvent surmonter une épreuve intense sans développer de pathologie, tandis que d’autres développent un TSPT même après un traumatisme jugé "mineur" par l’entourage.
Les facteurs de vulnérabilité sont multiples :
- antécédents de troubles anxieux ou dépressifs,
- isolement social,
- exposition prolongée à des violences,
- âge jeune au moment du traumatisme,
- absence de soutien après l’événement.
À l’inverse, des facteurs protecteurs existent : une écoute bienveillante, un accompagnement rapide, un environnement stable.
Ce que nous apprend le podcast "Après toi, le déluge"
Dans Les Maux Bleus, l’épisode "Après toi, le déluge" met en lumière le vécu d’un TSPT à travers un témoignage sincère. On y découvre :
- la déconnexion émotionnelle ressentie après le traumatisme,
- les efforts de camouflage pour continuer à "fonctionner",
- la culpabilité et la difficulté à parler,
- et enfin, le chemin vers la résilience, grâce à l’aide professionnelle.
Ce témoignage aide à briser les tabous sur le TSPT, souvent confondu avec une simple "phase difficile" ou interprété à tort comme une "faiblesse". Il montre qu’il s’agit d’un réel trouble psychique, qui mérite reconnaissance et soins.
Quels soins pour le stress post-traumatique ?
Heureusement, il est possible d’aller mieux. Le TSPT se soigne.
Les soins reposent sur une approche pluridisciplinaire :
- Thérapies psychologiques, notamment les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) centrées sur le trauma, l’EMDR (désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires), ou les thérapies d’exposition graduée.
- Traitements médicamenteux, parfois utiles pour réguler l’anxiété, les troubles du sommeil ou les états dépressifs associés.
- Groupes de parole ou groupes de psychoéducation, pour sortir de l’isolement et mieux comprendre les mécanismes du trauma.
- Pratiques de relaxation, comme la cohérence cardiaque, la méditation pleine conscience ou le yoga.
Il est essentiel de consulter un·e psychiatre ou psychologue formé·e aux psychotraumatismes. Des centres spécialisés en psychotraumatologie existent dans plusieurs régions.
TSPT et autres troubles associés
Le trouble de stress post-traumatique est souvent comorbid à d’autres troubles :
- Dépression,
- Troubles anxieux généralisés ou phobiques,
- Addictions,
- Troubles du sommeil,
- Troubles dissociatifs.
Il est donc fondamental de ne pas minimiser les symptômes, même s’ils semblent "supportables" au quotidien. Un suivi adapté peut prévenir des complications durables.
Mieux comprendre, c’est déjà se soigner
Le TSPT ne se voit pas. Mais il peut handicaper profondément la vie personnelle, sociale et professionnelle. Reconnaître que l’on souffre, c’est déjà une avancée vers la guérison.
Pour mieux comprendre le TSPT et les troubles psychiques associés, consultez nos brochures :
En parler, c’est agir
La honte, la culpabilité, la peur d’être jugé·e sont autant d’obstacles au soin. Pourtant, en parler à un professionnel, c’est ouvrir la porte à une prise en charge adaptée et bienveillante.
En tant que proche, rester disponible, à l’écoute, sans forcer la parole, peut être un premier soutien précieux.