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Le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)

Temps de lecture : 1 min

Le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) affecte environ 2,5% des adultes et 5% des enfants. Ce trouble débute durant l'enfance. Des symptômes persistent dans 50% des cas à l’âge adulte.

Le TDAH, c'est quoi ?

Le TDAH est un trouble du neuro-développement caractérisé par trois types de symptômes pouvant se manifester seuls ou combinés : des difficultés d'attention et de concentration, des symptômes d'hyperactivité et des problèmes de gestion de l'impulsivité.

Le trouble est reconnu lorsque ces symptômes se manifestent de manière persistante, sur six mois ou plus, et de manière suffisamment importante pour poser un obstacle au développement ou perturber l'insertion sociale ou encore le travail scolaire.

Les symptômes

Une triade de symptômes est à rechercher pendant l’enfance : l'inattention, l'hyperactivité et l'impulsivité.

Ces symptômes peuvent varier selon le contexte. Ils auront tendance à se majorer dans les situations qui exigent un effort intellectuel et/ou de l’attention, dans les situations monotones ou non structurées ou encore en cas de fatigue. À l'inverse, ils diminueront en situation duelle (en duo), en situation nouvelle ou si une récompense est prévue ou en cas de renforcement fréquent des comportements appropriés.

Le déficit de l'attention

La personne peut sembler ne pas écouter quand on lui parle. Elle a tendance à ne pas obéir aux consignes ou à être facilement distraite. Elle a des difficultés à organiser ses travaux et ses activités. Elle évite ou fait à contrecœur les tâches qui nécessitent un effort mental soutenu. Elle perd souvent les objets nécessaires à son travail ou à ses activités.

Hyperactivité-Impulsivité

La personne a besoin de se lever, voire de courir ou de sauter dans des situations où cela n’est pas approprié. Elle a des difficultés à attendre son tour. Elle se précipite pour répondre aux questions sans attendre qu’on ait terminé de les poser. Elle ressent souvent une tension interne avec des difficultés à se relaxer, et peut avoir besoin de faire une activité physique intense pour accéder à une détente.

La prise en charge du TDAH

Le bilan de santé initial

Un bilan initial sera réalisé afin de :

  • Établir un bilan des symptômes, de leur sévérité, de l’envahissement, et du handicap ressenti avec votre aide et celui de votre entourage avec votre accord
  • Rechercher d’autres troubles
  • Envisager les traitements et planifier avec vous les soins et le suivi au long cours de ce trouble

Pour rechercher les symptômes, le professionnel peut être aidé de questionnaires. Un bilan neuropsychologique pourra compléter l’évaluation initiale en réalisant des tests d'attention et en évaluant la mémoire et les fonctions exécutives.

Selon les besoins, le bilan consiste en une prise de sang. D’autres examens complémentaires peuvent être prescrits : électrocardiogramme, électroencéphalogramme, imagerie cérébrale.

Les professionnels de santé

Le bilan initial et le suivi sera réalisé par un·e psychiatre. La prise en charge globale peut faire intervenir d’autres soignants : neuropsychologue, infirmier·e, psychologue, assistant·e sociale, etc.

Les troubles associés

  • Troubles des apprentissages
  • Dyslexie, dysorthographie, dyspraxie
  • Trouble du spectre autistique
  • Déficience intellectuelle
  • Trouble oppositionnel avec provocation
  • Troubles du sommeil
  • Troubles anxieux
  • Troubles dépressifs
  • Troubles des conduites et addiction
  • Syndrome des jambes sans repos

Les causes

Cet état psychique se manifesterait, sur le plan neurobiologique, par un déficit de dopamine, un neurotransmetteur du cerveau.

Les causes exactes du TDAH ne sont pas déterminées. Cependant, il ressort qu’aucune hypothèse, qu’aucun facteur n’expliquerait à lui seul le développement du TDAH. Il s’agirait d’une accumulation de facteurs de risques multiples.

Facteurs génétiques

De nombreux travaux montrent une plus grande fréquence du TDAH dans les familles où un enfant présente un TDAH, par rapport aux familles témoins.

Facteurs environnementaux

Des études permettent de relever une augmentation du risque de développer un TDAH en cas de complications pendant la grossesse ou à la naissance, lors de traumatisme crânien ou lors d’exposition à de la maltraitance ou des abus.

Les différents traitements du TDAH

Les médicaments représentent un aspect de la prise en charge du TDAH mais n’en constituent pas la totalité.

Le chlorhydrate de méthylphénidate

C'est un inhibiteur de la recapture de la dopamine et de la noradrénaline. Ces deux neurotransmetteurs interviennent dans les mécanismes attentionnels et cognitifs.

Sa métabolisation par l'organisme s'effectue rapidement. Le traitement n'est réellement actif que pendant quelques heures après la prise, quelle que soit la dose. Il est délivré sous forme à libération immédiate ou prolongée.

En tant que dérivé des pipéridines, il figure, en France, dans la liste des médicaments classés stupéfiants mais ne semble pas induire de dépendance chez le sujet traité et semble diminuer les risques futurs d'addiction chez les enfants traités pour le TDAH.

Au vu du mécanisme d’action, le risque principal est l’effet rebond en fin de traitement, surtout si le traitement est prolongé. Il est donc préférable de réduire la prescription à des durées courtes, en support de la psychothérapie.

Exemple de molécules disponible en France : Ritaline®, Concerta®, Quasym®

Conditions de prescription du méthylphénidate

En France, la prescription se fait par un·e pédopsychiatre, un·e neuropédiatre ou un·e psychiatre en milieu hospitalier, qui est seul habilité·e à poser le diagnostic et à délivrer l'ordonnance initiale de méthylphénidate.

Cette prescription hospitalière a une durée de validité de 1 an mais est soumise à renouvellement par un médecin traitant tous les 28 jours.

Une prise en charge pharmacologique est indiquée lorsque les mesures correctives psychologiques, éducatives, sociales et familiales seules s’avèrent insuffisantes.

Les traitements non pharmacologiques

Une prise en charge psychologique avec divers abords peut être proposée selon les difficultés rencontrées :

  • Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : permet d’améliorer les symptômes et leur retentissement
  • Remédiation cognitive : permet l’apprentissage de nouvelles stratégies pour s’adapter aux situations problématiques du quotidien
  • Thérapie motivationnelle : est particulièrement efficace dans les situations d’addiction.
  • Thérapie familiale : programme d’entraînement aux habiletés parentales de Barkley
Des aménagements scolaires peuvent être prescrits.

À retenir

  • Le TDAH est un trouble du neuro-développement apparaissant dans l’enfance et pouvant, dans la moitié des cas, perdurer à l’âge adulte.
  • Triade de symptômes : l'inattention, l'hyperactivité et l'impulsivité.
  • Le TDAH est expliqué par un déficit en dopamine.
  • Les traitements sont multimodaux : médicament (méthylphénidate), TCC, thérapie familial de Barkley.
  • Le TDAH est associé à d’autres troubles. Souvent à l’adolescence, il se complique d’addiction. Une prise en charge spécifique est alors indiquée. 

Ressources