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Le trouble obsessionnel compulsif

Temps de lecture : 3 min

Le Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC) fait partie des troubles anxieux et touche environ 2% de la population.

Le trouble obsessionnel compulsif (TOC), comment ça marche ?

Ce sont des comportements répétitifs et irraisonnés mais irrépressibles qui touchent le plus souvent des personnes jeunes, voire des enfants.

Les obsessions idéatives

Une idée ou une pensée apparaît de façon permanente et incontrôlable. Cela peut engendrer une anxiété et un épuisement pour lutter contre cette pensée.

Ce sont des idées concrètes (mots, chiffres, objets, personnes), abstraites (référence à la morale, la mort, la religion, l’ordre, la sexualité), ou encore des idées se rapportant aux comportements.

Les obsessions phobiques

Ces obsessions se rapprochent des phobies, mais elles sont différentes car elles apparaissent en dehors d’une situation stressante. Ce n’est pas la situation qui provoque l’anxiété mais la pensée de celle-ci. Les obsessions typiques sont la propreté, les germes, la contamination, la peur de commettre des actes d'impulsions violentes ou agressives ou encore le sentiment de se sentir excessivement responsable de la sécurité d'autrui.

Les compulsions

Ce sont des actes qui s’imposent de façon permanente, incontrôlable, obligatoire et répétitive. Ils ont un caractère « magique », conjuratoire, irrationnel. Ils accompagnent souvent les obsessions et les compliquent : compulsion à compter, suites de mots, rituels de vérification, de lavage, de l’habillage, du coucher etc. L’entourage peut être amené à y participer pour garantir leur exécution et leur efficacité.

Les causes

Il semble exister des mécanismes propres et communs à d’autres maladies psychiatriques.

Les progrès en imagerie médicale ou encore le développement de modèles animaux ont permis de mieux comprendre les mécanismes de la maladie au cours des dernières années. Les personnes souffrant de TOC présentent une hyperactivité au niveau de certains circuits cérébraux. Ils pourraient s’expliquer par l’action de certains neuromédiateurs comme la sérotonine, la dopamine ou encore la vasopressine.

Il existe une perturbation des ganglions de la base qui pourrait expliquer les problèmes de contrôle de l’action.

Les études familiales ont montré l’influence de facteurs génétiques dans l’émergence de la maladie, même si leur rôle reste mal défini.

Les troubles associés

Près de la moitié des personnes ayant un TOC souffrent d'un autre trouble psychiatrique.

Le trouble le plus fréquemment associé est la dépression, qui survient le plus souvent après le TOC. La nature et l'intensité des troubles dépressifs sont variables et peuvent se compliquer d’idées suicidaires.

Par rapport à la population générale, les personnes souffrant de TOC présentent plus souvent d'autres troubles anxieux. Le TOC peut coexister avec des phobies ou encore avec des attaques de panique.

La prise en charge du TOC

Le bilan de santé initial

Un bilan initial sera réalisé afin de :

  • Établir un bilan des troubles, le plus complet et le plus précis, avec votre aide et celui de votre entourage avec votre accord
  • Rechercher d’autres maladies
  • Envisager les traitements et planifier avec vous les soins et le suivi au long cours

Le bilan consiste en une prise de sang. Selon les besoins, d’autres examens complémentaires peuvent être prescrits : imagerie cérébrale, électrocardiogramme, électroencéphalogramme.

Les professionnel·es de santé

Le bilan initial et le suivi sera réalisé par un psychiatre. La prise en charge globale peut faire intervenir d’autres soignants : infirmier, psychologue, assistante sociale etc…

Pour rechercher les symptômes, le professionnel peut être aidé de questionnaires. Un bilan neuropsychologique pourra compléter l’évaluation initiale en réalisant des tests d'attention et en évaluant la mémoire et les fonctions exécutives.

Les différents traitements du TOC

Les médicaments

Le traitement de référence est un antidépresseur. Celui-ci cible la sérotonine. Ces traitements sont généralement bien tolérés.

Si le premier traitement ne convient pas, il est possible de changer d’antidépresseur pour un autre, jusqu’à trouver le plus efficace.

Les psychothérapies

Les psychothérapies recommandées dans le TOC sont les thérapies cognitivo-comportementales (TCC). Elles impliquent une participation active au travers de la réalisation d’exercices comportementaux. Les exercices sont progressifs et permettent une prise de conscience des difficultés comme de leurs répercussions.

D’autres thérapies comme les Thérapies Brèves ou la technique de la méditation en pleine conscience sont également efficaces.

Enfin, la psychoéducation peut s’avérer d’une grande aide pour le patient et son entourage. Elle apporte des connaissances, une meilleure prise en charge, donner un nom à la maladie en expliquant les symptômes et les différents moyens d’intervenir efficacement.

Traitement de TOC sévères

La sévérité des TOC est variable. Il existe des formes légères avec un faible impact sur le fonctionnement quotidien de la personne. Dans certains cas, l’impact est plus sévère, entrainant des difficultés à mener à bien les activités quotidiennes. Parfois, une hospitalisation peut s’avérer nécessaire (quand par exemple le risque suicidaire est élevé).

Dans le cas de TOC sévères et résistants (non sensibles aux antidépresseurs et à la TCC), des techniques chirurgicales ou de stimulation cérébrale peuvent être proposées au cas par cas.

À retenir

  • Le TOC est caractérisé par l'apparition répétée de pensées intrusives appelées obsessions. Elles produisent de l'inconfort, de l'inquiétude ou de la peur. Elles sont associées à des comportements répétés et ritualisés appelés compulsions. Ces comportements ont pour but de soulager les tensions et l’anxiété.
  • Le TOC est souvent associé à d’autres troubles psychiatriques notamment la dépression.
  • Le TOC se traite par l’association d’antidépresseur et de psychothérapie de type TCC.  

Ressources