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«J’ai menti pendant très longtemps» : Thierry Henry révèle avoir souffert de dépression

L’ancien footballeur Thierry Henry, aujourd’hui sélectionneur de l’équipe de France espoirs, révèle avoir souffert en silence de dépression tout au long de sa carrière, un mal hérité de son enfance. Dans le podcast The Diary of a CEO(8 janvier 2024), il évoque la pression familiale, le confinement en pandémie et l’impact des mots sur la santé mentale. Son témoignage puissant rappelle qu’oser parler est souvent le premier pas vers la guérison. Cet article, proposé par Libération et l’AFP, s’enrichit ici d’éléments essentiels pour mieux comprendre son parcours.

Le poids du silence et la pression d’un père exigeant

Thierry Henry confie : « Tout au long de ma carrière, et depuis ma naissance, j’ai dû être en dépression ».
Issu d'une enfance marquée par une exigence paternelle exacerbée – « À 13 ans, je marque 6 buts, mais ce qui reste, c’est ce que je n’ai pas fait » – il a constamment cherché l’approbation, un besoin devenu fardeau.

Quand la pandémie révèle ce silence intérieur

Isolé a Montréal pendant le confinement (2020), à plus de 10 000 km de sa famille, Henry explique avoir pleuré chaque jour sans raison précise.
« Tears were coming alone… Maybe they were there for a very long time » confirme-t-il.
Ce déclic émotionnel l’a amené à reconnaître pour la première fois son mal-être, le brisant son armure de footballeur.

Vers l’humanité retrouvée : la force du partage

Le retour en France en 2021, accueilli par les pleurs de sa famille, a marqué un tournant :

« Pour la première fois… ils me voyaient moi, pas le footballeur »

Ce moment lui a permis de poser sa cape de performance, de privilégier l’être humain plutôt que le joueur, et de se reconnecter avec lui-même, ouvrant la voie à un mieux‑être.

L’importance de parler : un exemple à suivre

Henry conclut :

  • « Est-ce que je savais que j’étais en dépression ? Non. Est-ce que j’ai agi ? Non ».
  • Il ajoute : « J’ai menti pendant longtemps car la société n’était pas prête à entendre ».

Son message est clair : en parler, oser consulter, permet non seulement de s’évader du silence, mais aussi de sauver sa vie et de faire avancer la compréhension des troubles mentaux dans le sport.

Un enjeu de santé mentale élargi au sport

Le témoignage d’une figure du football comme Henry brise les tabous et met en lumière :

  • la reconnaissance tardive et fréquente de la dépression,
  • les effets délétères de la pression parentale,
  • le rôle de la prise de parole publique comme vecteur de changement.

Il contribue à déstigmatiser les troubles psychiques dans un univers où l’image incarne souvent la force et la compétition.

Thierry Henry, légende du football, offre un témoignage vital : la santé mentale n’est pas un signe de faiblesse mais une réalité partagée. Son parcours – la reconnaissance, le partage, et la guérison – est un exemple pour tous, sportifs ou non. Briser le silence est un acte courageux qui permet de reprendre pied et de tendre la main à ceux qui souffrent en silence.